Communauté Fyssen: Les médaillés du CNRS en 2018

Ghislaine DEHAENE-LAMBERTZ
Vice-Présidente de la Fondation Fyssen
Directeur de recherche CNRS, Laboratoire de Neuroimagerie, Neurospin, Université Paris Saclay
Médaille d’argent du CNRS
Former Fyssen 1993

Ghislaine Dehaene-Lambertz, pédiatre et directeur de recherche au CNRS, étudie le développement des fonctions cognitives de l’enfant grâce aux techniques d’imagerie cérébrale à deux moments clés du développement :
1) dans les premiers mois de vie où elle étudie ce qui dans l’organisation cérébrale initiale permet de lancer les humains sur une trajectoire cognitive riche et complexe,
2) à l’entrée à l’école primaire, où de nouveaux objets culturels doivent s’insérer dans une architecture cérébrale déjà fortement organisée et en tirer profit pour amplifier les capacités cognitives humaines.
Ses travaux ont permis de révéler que les capacités cognitives complexes de l’espèce humaine et en particulier le langage, sont favorisées par une architecture anatomo-fontionnelle en place dès la fin de la grossesse, propre à l’espèce humaine, puis par un calendrier de maturation particulier pour chaque région cérébrale qui permet d’avantager certains apprentissages en utilisant la plasticité locale et la vitesse de connexion entre régions. La participation précoce des régions frontales à la cognition infantile souligne la part active que prend l’enfant à son propre apprentissage. Ces travaux ont été rendu possibles grâce au développement de techniques d’imagerie non invasive comme l’électro-encephalographie (EEG) haute-densité et l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM), à Neurospin, CEA, Université de Paris Saclay.


Barbara GLOWCZEWSKI

Directrice de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’Anthropologie sociale
Médaille d’argent du CNRS
Former Fyssen 1983

Barbara Glowczewski, directrice de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’Anthropologie sociale, fut boursière de la fondation Fyssen en 1983 pour un retour sur le terrain auprès des Warlpiri du désert central australien dont elle a rendu compte dans sa thèse d’Etat publiée aux PUF, Du Rêve à la Loi chez les Aborigènes. Mythes, Rites et organisation sociale (1991) et Les Rêveurs du désert (Actes sud, 2017, 1re éd. 1989) qui vient d’être traduit aux USA (Desert Dreamers, Univocal/Minnesota press).
Après son entrée au CNRS, elle a travaillé sur les revendications des groupes Aborigènes du Kimberley (voir Rêves en colère, Plon/Terre Humaine, 2004) et sur la justice sociale, en analysant un cas de mort violente en garde-à-vue (Guerriers pour la Paix. La condition politique des Aborigènes vue de Palm Island, Indigène éditions, 2008).
Auteur de très nombreuses publications et productions multimédias, notamment Le CD-ROM Dream Trackers (Unesco 2000) et le film L’Esprit de l’Ancre réalisé avec Jowandi Wayne Barker (CNRS Images, 2002), elle vient de finir le film Lajamanu à partir de ses archives audiovisuelles warlpiri (1979-2017) dont certaines sont accessibles sur un site d’annotations collaboratives (odsas.net).
Engagée dans la reconnaissance des peuples autochtones, elle soutient les luttes qui défendent des modes d’existence collectifs pour un futur différent de la
course actuelle qui détruit la planète. Voir sa récente conférence Résister au désastre: Des Aborigènes à Notre-Dame-des-Landes: vidéo 


Judit GERVAIN

Directrice de recherche au Laboratoire Psychologie de la Perception (CNRS & Université Paris Descartes)
Médaille de bronze du CNRS
Research Grant Holder 2010

Judit Gervain 2Les travaux de Judit Gervain porte sur la perception de la parole et l’acquisition du langage pendant les premieres annees de la vie. Ils s’interessent en particulier aux mécanismes perceptifs (de “bootstrapping’) qui permettent aux nourrissons d’apprendre la grammaire et le vocaulaire de leur langue maternelle. Ils attribuent un rôle tout particulier à l’expérience prénatale du foetus avec la parole. Pour explorer cette question, en 2017, Judit Gervain a obtenu un ERC Consolidator Grant.

Judit Gervain a obtenu sa these en 2007 sous la direction de Jacques Mehler à la SISSA, Trieste, Italie. Elle a ensuite passé en séjour post doctoral dans le laboatoire de Janet Werker à Univesité de Colombie Britannique, a Vancouver, Canada. En 2009, elle est retournée en Europe, et a pris un poste CNRS au Laboratoire Psychologie de la Perception, où elle travaille depuis. Ses recherhes sur l’acquisition précoce du langage ont été publiées dans des revues comme PNAS (Gervain et al. 2008) ou Nature Communications (Gervain & Werker 2013).